La réponse est simple et connue de l’origine même de la religion : Toutes les images sensibles et anthropomorphes de la divinité ne sont que des symboles pour évoquer une réalité supérieure.
“Ainsi faut-il parler à votre esprit, qui s’instruit seulement par des signes sensibles de ce qu’il fait ensuite objet d’intelligence. C’est pour cela qu’à votre faculté condescend l’Écriture, en donnant pieds et mains à Dieu, tandis qu’elle entend autre chose ; et que la Sainte Église à vos yeux représente sous un aspect humain Michel et Gabriel” {Paradis, IV, 40-45)
Dieu est le principe de toute chose. On ne peut donc pas le définir par les conditions dont il est lui-même l'origine comme le temps ou l'espace. Les rapports entre Dieu et les hommes peut être comparé à une sphère (en 3D) traversant une surface plane – le monde humain
Nous, créatures en 2 dimensions, sommes incapables de concevoir une dimension qui nous dépasse. Ainsi la manifestation d'une sphère sur notre plan prendra la forme d'un rond. Ce « rond » correspond analogiquement l'homme, voilà pourquoi il est dit qu'il est fait « à l'image de Dieu », mais il ne faut pas confondre l'image et ce qu'elle exprime. Dieu peut donc se manifester sur le plan humain avec ses limitations (le Christ étant la manifestation parfaite de Dieu) mais Sa nature réelle reste insaisissable et c'est ce qui explique les ellipses, les contradictions apparentes et les sentiments parfois « trop humains » appliqués à Dieu malgré son omniscience et sa transcendance.
On pourrait donc conclure avec Gustave Thibon, parlant de l'anthropomorphisme divin :
« Dieu ne peut entrer dans l'homme qu'en se rapetissant, tant la porte est basse - et aussi en se déguisant, en se présentant sous des faux noms, tant sa vraie nature est incompréhensible et indésirable pour l'homme de chair et d'orgueil. Mais, une fois entré, il reprend sa vraie stature et son vrai nom, et il fait éclater nos limites et notre moi. Pour lui aussi, la fin justifie les moyens!
Ainsi s'explique, dans la pratique religieuse, la nécessité de ces réductions du divin à l'humain et de tant de demi-mensonges qui sont comme l'enrobement pharmaceutique des plus hautes vérités.
Moralité : ne jamais confondre Dieu avec ses voies d'accès.
Dieu, comme les hommes, a sa voie étroite : celle qu'il doit emprunter pour s'introduire en nous. Faisons-lui crédit : comme le grain qui lève dans un sol rocailleux et dont les racines et la tige épousent d'abord la forme des obstacles qu'ils rencontrent, il fera bientôt éclater en grandissant toute notre misérable nature, y compris les étroits chemins par lesquels il est entré. »
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