dimanche 9 décembre 2018

La vertu perdue du rite



"Dieu ayant laissé l'homme primordial la liberté de s'éloigner de Lui, donc du pôle divin de la Vérité, de Vie, et de Lumière, parce qu'Il est en même temps la source de toute Bonté, offre à l'homme déchu, au cours des temps, donc au long de son involution des "échelles" divines pour qu'il puisse remonter vers la Lumière et réintégrer son Etat primordial : ce sont les envoyés divins, les grands "missionnés", les fondateurs de religions et parfois même de véritables "avataras" du Verbe, qui ont tous pour fonction de ramener l'involution de l'humanité parfois trop rapide et chaotique (en particulier à la fin de chaque Ere zodiacale) dans l'harmonie de la Loi des cycles...

A l'entrée de la dernière Ere, celle des Poissons, l'humanité ayant alors besoin non pas d'un "redressement" partiel mais d'une rédemption totale, la Monade suprême dépêche sur Terre Le Logos divin lui-même : Pour la première fois dans l'histoire du monde, le Verbe Divin, Seconde partie de la Trinité, s'incarne dans le corps d'un homme sans cesser d'être Dieu, mais en assumant totalement Sa condition d'homme. Il se fait "pêcheur d'hommes" et accomplît le Sacrifice suprême du Golgotha en immolant, à travers l'acceptation de la plus extrême souffrance, le corps humain qu'Il avait revêtu par Amour. Il est le nouvel Adam qui répare la faute du premier. "
-Jean Phaure, le Cycle de l'humanité Adamique.
https://fr.scribd.com/doc/58679859/Jean-Phaure-1973-Le-cycle-de-l-humanite-adamique


Dégagé de tout son bagage moral, sacrifice signifie étymologiquement "rendre sacré", qu'il s'agisse de l'offrande  ou de l'effet que l'on souhaite obtenir par elle. Autrement dit, le sacrifice établit une véritable communication entre le monde céleste  et le notre. Cette notion de sacrifice, particulièrement importante dans le rite de l'eucharistie, fut perdue au cours des siècles jusqu'à ce que les protestants actuels n'en fasse qu'un simple "repas mémoriel" et "symbolique" au sens le plus profane de ce mot.

On ne peut pas vraiment leur jeter la pierre. Si l'on s'attache à la lettre, on peut effectivement voir les choses ainsi :

"Ensuite il prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi."
(Saint Luc 22:19)

A condition de ne pas oublier le verset qui vient à sa suite :

"Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous."

Le Christ, comme tous les grands spirituels ne parlait point en vain, et chacune de ses paroles, découlant de Dieu même, possède de multiples sens qui loin de s'opposer, se complètent. En d'autres termes, s'il faut répéter l'eucharistie en mémoire du Christ, c'est parce que celui-ci rejoue en mode symbolique le sacrifice ultime du Golgotha et permet à tout croyant d'y participer, et donc de recevoir l'énergie spirituelle, la grâce que le Christ a pu faire descendre sur l'humanité en souffrant sur la croix.
Dieu est Le Tout-Puissant, mais ne peut "tricher" contre les lois qu'Il a Lui-même établies. Un miracle l'est par rapport aux lois physiques de ce monde mais obéit à celles du Monde spirituel. Que ceux qui trouvent la doctrine catholique et orthodoxe de l'eucharistie réfléchissent à cela. Loin d'être un obscur mystère, le Christ a tout simplement accomplit le plus grand acte de "magie blanche" de tous les temps afin que chacun puisse être sauvé.

Une fois cette dimension sacrificielle au sens propre du mot acceptée, la mise en garde Saint Paul dans son épître aux Corinthiens prend une toute autre résonance.

"Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. 
Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. 
Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; 
 car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne le Corps."

-1Co 11 (versets 26 à 29)-

Loin d'être une simple "profanation", l'homme qui participe au rite de l'eucharistie sans s'être purifié comme l'exige l'Eglise subit le "choc en retour" des influences spirituelles, et ce, même s'il ne les perçoit pas lui-même. Quant à l'homme vraiment pur et croyant c'est un manteau de gloire et de grâces qui se déposera délicatement sur ses épaules.


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